L’évolution
de la maladie est bien connue et comporte plusieurs phases.
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Primo-infection
aiguë : Trois à quatre semaines après la contamination (jusqu’à établissement
d’Ac anti-VIH), la plupart des individus ne ressentent aucun symptôme. Au cours
de cette phase, le VIH se réplique en grandes quantités. Il circule dans le
sang et se fixe à différents points de l’organisme, en particulier, dans les
ganglions lymphatiques. Le nombre de lymphocytes T CD4+ du patient chute rapidement, puis revient
presque à la normale lorsque son SI répond à l’infection et limite la
réplication et la dissémination du virus.
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Phase
chronique bénigne : Certains individus, environ 40%, entrent après
la primo-infection dans une phase asymptomatique prolongée, qui peut durer de 8
à 12 ans. Au cours de cette période, les sujets sont en bonne santé apparente,
et leurs numérations de lymphocytes T CD4+ restent cantonnées dans les limites
inférieures des valeurs normales (750-500 cellules/mm3 ). Le VIH, qui continue
à se répliquer, détruit progressivement le SI. Mais chez certains patients
apparaît une phase symptomatique, qui peut durer de quelques mois à plusieurs
années, et qui est caractérisée par une chute rapide des numérations des
lymphocytes T CD4+ (500-200 cellules/mm3
) et par une lymphadénopathie généralisée persistante. Des infections
opportunistes peuvent aussi se manifester sans mettre en danger la vie du
malade.
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Phase
chronique grave ou SIDA : Après la phase chronique bénigne, une
destruction plus sévère du SI provoque l’apparition de la maladie qui
caractérise la phase symptomatique tardive ou SIDA. Cette phase peut, elle
aussi, durer de quelques mois à plusieurs années. Il n’est pas rare que les
patients aient à ce moment des numérations de lymphocytes T CD4+ inférieures à
200 cellules/mm3 , et mort de l’ensemble des TC, MΦ et DCs, et qu’ils subissent
de ce fait les infections opportunistes caractéristiques. La mort par
infections opportunistes ou par cancer survient en un an ou deux. Un état de
démence peut également s’installer : anomalies de la connaissance, de la
motricité et du comportement.
Réponse immunitaire contre le VIH.
La charge virale est relativement basse au niveau du sang périphérique durant
une phase asymptomatique prolongée au cours de laquelle le virus se réplique
dans les tissus lymphoïdes. A cette phase, le nombre des T CD4+ diminue
graduellement alors que les Ac (contre l’enveloppe et la protéine du core
p24) et les T CD8+ dirigés contre le virus
restent à des niveaux élevés. Eventuellement, le niveau des Ac et les TC spécifiques
du VIH baissent aussi, dès lors une augmentation progressive de la charge
virale s’observe dans le sang périphérique.
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Maladies opportunistes associées au SIDA : Chez les séropositifs, le décès est
généralement causé non pas directement par le VIH, mais par les maladies
opportunistes. Celles-ci se produisent lorsque le SI n’est plus capable de
protéger l’organisme contre les agents qui se trouvent normalement dans
l’environnement et auxquels les sujets sains sont résistants.
L’infection
opportuniste la plus fréquemment associée au SIDA est la pneumonie à Pneumocystis
carinii causée par un champignon normalement présent dans les voies aériennes,
et aisément endigué par un SI fonctionnel. On remarque, en outre, associées au SIDA,
des pneumonies bactériennes et la tuberculose (bacille de Koch, Mycobacterium tuberculosis).
Les infections opportunistes virales, provoquées spécialement par des membres de
la famille du virus de l’herpès, sont fréquentes. De nombreux malades
développent des cancers, dont les plus communs sont le lymphome malin à
cellules B (ou hématosarcome) et le sarcome de Kaposi. Ce dernier est un cancer
développé aux dépens des cellules des vaisseaux sanguins, qui provoque des
lésions cutanées pourpres et peut s’étendre aux organes internes.